2018 : une année symbolique pour la filière hydrogène

Alors que l'on s'apprête à changer d'année, c'est le moment de revenir sur les temps forts de 2018. L'année a été marquée par plusieurs événements et annonces qui ont permis à l'hydrogène de se faire une place dans l'actualité et dans l'agenda des dirigeants, aussi bien en France que dans le monde.

Par exemple, en janvier dernier, au moment du Forum de Davos, Air Liquide a contribué à créer l'Hydrogen Council. Cette organisation, qui rassemble des multinationales du transport et de l'énergie, a été fondée pour attirer l'attention des leaders d'opinion sur le potentiel de la filière. Elle a fait réaliser notamment une étude par McKinsey, qui montre que l'hydrogène a toute sa part dans la transition énergétique. Ce conseil rassemble de plus en plus de membres, provenant de secteurs aussi divers que l'automobile, l'aéronautique et l'électricité.

En France, Nicolas Hulot a réussi à faire adopter en juin un plan sur l'hydrogène. Et celui-ci continue, malgré son départ du gouvernement. Un appel à projets a été lancé par l'ADEME sur le thème des écosystèmes de mobilité. Par ailleurs, l'hydrogène a été intégré au sein de la PPE (Programmation Pluriannuelle de l'Energie).

2018 est aussi une année très symbolique, en raison du lancement du premier train à hydrogène en Allemagne. Il ne s'agit pas d'une expérimentation, mais d'un déploiement commercial. Et du coup, cela a incité la France a lancer à un rapport parlementaire, qui a conduit les acteurs à se réunit. Les régions sont en première ligne, de même que la SNCF, pour faire rouler dès que possible des trains à hydrogène dans l'hexagone, en alternative au Diesel sur les lignes non électrifiées.

Par ailleurs, les événements organisés par l'AFHYPAC, l'association française pour l'hydrogène et la pile à combustible, ont permis de mettre en évidence l'intérêt d'un nombre croissant d'acteurs. Ce vecteur d'énergie va s'imposer dans la mobilité lourde, que ce soit pour des trains, les bus, les camions, les utilitaires et même les bateaux.

Dans l'automobile, le lancement de la Hyundai Nexo a été un moment fort de l'année, de même que la mise à disposition de la Toyota Mirai pour le grand public en France. Et de nouvelles stations ont vu le jour dans le pays.

En 2019, nous aurons l'occasion de développer plus spécifiquement les projets de la région Bourgogne-Franche Comté dans le domaine de l'hydrogène.

Un premier train à hydrogène à Auxerre en 2022 ?

Vous le savez, la région Bourgogne-Franche Comté s'implique beaucoup dans l'hydrogène. Et elle s'intéresse forcément au train à pile à combustible d'Alstom, d'autant qu'un rapport du député Benoît Simian plaide pour de premières expérimentations au plus vite en France. Ce blog en a déjà parlé à plusieurs reprises.

Cette fois, c'et le maire PS d’Auxerre, Guy Férez, qui évoque l'arrivée du premier train à hydrogène dès l’année 2022. L'annonce a été faite lors du conseil municipal, ce mardi, rapporte l'Yonne Républicaine. "Les premières motrices hydrogène rouleront sur les rails entre Auxerre et Laroche en 2022, pour un usage régulier du train hydrogène en 2023", a déclaré Guy Férez. "La région Bourgogne Franche-Comté sera la première région de France à travailler avec des trains hydrogène", explique le maire, tout en assurant que l’énergie sera "décarbonée".

Rappelons que la ville d'Auxerre est concernée par l'un des projets-phares portés par la région. Il s'agit du projet EOLBUS, qui consiste à utiliser de l'énergie éolienne pour produire de l'hydrogène neutre en carbone et alimenter ainsi une flotte de bus.

Gaussin à l'honneur de la dernière newsletter de l'AFHYPAC

Sur ce blog, nous avons déjà) parlé de la société Gaussin, établie en Haute-Saône, et qui s'intéresse à l'hydrogène comme source d'énergie alternative pour ses véhicules de manutention.

Il en est question dans la dernière newsletter de l'AFHYPAC, l'association française de l'hydrogène et des piles à combustible. On peut en effet lire sur le site une interview de Raphaël Perey, chef de projet et ingénieur en R&D chez Gaussin.

Une coopération avec la Normandie sur un camion frigorifique à l'hydrogène

Le FC LAB de Belfort participe à un projet de semi-remorque frigorifique à l'hydrogène. Bien que ce projet ait lieu en Normandie, c'est en Bourgogne-Franche Comté qu'on est venu chercher l'expertise en matière de pile à combustible. Une belle reconnaissance.

Baptisé ROAD*, ce projet est piloté par le constructeur de véhicules frigorifiques Chéreau (basé à Avranches, dans la Manche), avec l'aide de partenaires dont  FC Amvalor (un promoteur d’innovation pour l’industrie du futur), Carrier (entreprise spécialisée dans les équipements d’air climatisé), et Tronico (une société qui conçoit des produits complexes à dominante électronique).

D'un budget de 5,5 millions d'euros, le projet doit aboutir en mars prochain avec la présentation de la remorque à Caen. La remorque frigorifique sera ensuite testée par un transporteur local, la société Malherbe.

L'intérêt de l'hydrogène est de réduire l'impact environnemental et au passage de réduire le bruit, tout en améliorant les conditions d'exploitation.

*Refrigerated Optimized Advanced Design

La région BFC bien placée pour le train à hydrogène

Selon un article de la Vie du Rail, la SNCF a reçu des représentants de différentes régions le 5 décembre dernier. L'objectif de cette réunion était de préparer la mise en circulation du premier TER à hydrogène d’ici 2022.

Un comité de pilotage a été mis en place pour étudier les différents projets et leurs financements.

On sait que l'Occitanie souhaite devenir la première région à acheter des trains auprès d'Alstom (dont le site qui travaille sur les motorisations électriques se trouvent sur son territoire). Mais, La Vie du Rail précise qu'au sein des autres régions, la Bourgogne-Franche Comté aurait les réflexions les plus avancées.

S'agissant du transport ferroviaire,la région s'engage à maintenir l'ensemble des lignes voyageurs jusqu'en 2022. Elle a également acté l'abandon de l'électrification Auxerre/Laroche-Migennes au profit de la circulation d’un train à hydrogène.

Panda : un projet qui réunit le nord et l'est autour de l'hydrogène

Cette semaine, l'Université de Lille a lancé le projet de recherche PANDA (Power Advanced N-Level Digital Architecture for models of electrified vehicles and components), qui entre dans cadre du programme H2020 de l’Union Européenne.

Ce projet va permettre de simuler et de tester de nouveaux concepts de véhicules électriques, de manière plus intégrée et plus rapide.

En pratique, les ingénieurs et chercheurs de l’automobile pourront mutualiser leurs connaissances, au moyen d’un réseau de partage, hébergé dans le cloud. La méthode bénéficiera aussi bien pour les composants des véhicules hybrides que pour les véhicules électriques et ceux avec pile à combustible.

Sur cette dernière partie, le projet PANDA repose sur un partenariat avec l'Université de. Bourgogne Franche-Comté, et plus précisément le laboratoire FEMTO-ST et la fédération FCLAB. Fei Gao, qui est Professeur à l'UTBM, est le correspondant local de cette initiative.

En tout, PANDA se compose de 11 partenaires (4 universités, 3 PMEs, et 4 grandes entreprises (Renault TR, Siemens SW, Valeo EEM et TUV-SUD) de 6 pays, sous la coordination du Pr. Alain Bouscayrol (L2EP, Université de Lille).

D'un budget de 3,48 millions d'euros, le projet va durer pendant trois ans.

La région BFC et EDF s'engagent dans la transition énergétique

Le 29 novembre, la région Bourgogne-Franche-Comté et EDF ont signé à Dijon une convention de partenariat en faveur de la transition énergétique, de l’emploi et de l’innovation dans les territoires. Le texte a été paraphé par Marie-Guite Dufay, présidente de la région et Jean-Bernard Lévy, PDG du groupe EDF.

La convention porte sur plusieurs points, dont la structuration d'une filière régionale de l'hydrogène. Ce domaine est devenu stratégique également pour EDF, qui a pris l'engagement de produire massivement de l'hydrogène vert (en partenariat avec la PME française McPhy).

Dans son communiqué, la Région Bourgogne-Franche-Comté rappelle qu'elle a fait de la transition énergétique et écologique un des trois axes forts de son plan de mandat. Elle mène ainsi une politique volontariste et exemplaire qui vise à faire de la région un territoire à énergie positive et zéro déchets d’ici 2050.