L'Usine Nouvelle se penche sur la filière H2 locale

Rédigé par le correspondant local, un article publié récemment par l'Usine Nouvelle témoigne du dynamisme de la région Bourgogne-France Comté dans le domaine de l'hydrogène.

Le papier évoque notamment l'équipementier Faurecia, dont le site de Bavans (Doubs) a pour vocation d'être "un centre technique de référence et d’expertise mondiale dans la technologie fuel cell (pile à combustible). Il est question aussi du pôle de compétitivité Véhicule du Futur et des clusters Mecateam et Wind for Future qui dynamisent les efforts de R&D sur le territoire.

L'Usine Nouvelle met également en avant des PME comme Gaussin, Delfingen, ou encore Mahytec. Il est aussi question de la start-up H2SYS, issue du FCLAB. L'article aborde également la question des stations, dont celle de Dole.

Bilan : un aperçu assez complet de la filière et de sa diversité. Le mot de la fin revient au cluster Vallée de l’énergie qui met l'accent sur l'hydrogène renouvelable.

La filière locale de l'hydrogène était à EVS 32

La filière locale de l'hydrogène s'est rendue au symposium EVS 32 sur la mobilité électrique, qui se déroulait la semaine dernière à Lyon. Il y était question de batteries, mais aussi de la pile à combustible. Cette thématique prend d'ailleurs de l'ampleur.

Sous l'impulsion de l'AER, un article a été publié dans la revue Green Innovation, qui était partenaire de cet événement. Dans le cadre d'un numéro spécial sur EVS 32, ce rédactionnel présente la vision de la région Bourgogne-Franche comté sur l'hydrogène et quelques uns des projets emblématiques du territoire (VHyCTOR, ISTHY, HYBAN, Dujon Smart Energhy….).

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Une méga-commande pour Alstom de trains à hydrogène

C'est une très bonne nouvelle pour la filière hydrogène et pour le territoire. Fahma, la filiale de l'opérateur RMV (Rhein-Main-Verkhersverbund), a lancé un appel d’offres pour 27 trains alimentés par une pile à combustible dans toute l’Europe. Et le vainqueur est Alstom. 

Le constructeur français livrera ces trains à pile à combustible à partir de 2022. C'est un contrat à 500 millions d'euros, dont 360 pour le groupe industriel.

Outre les trains, la commande comprend également la fourniture d’hydrogène, la maintenance et la mise à disposition de capacités de réserve pour les 25 prochaines années. Alstom propose la fourniture d’hydrogène en coopération avec Infraserv GmbH & Co. Höchst KG, la station de ravitaillement en hydrogène étant située dans les locaux du parc industriel de Höchst.

Le train à hydrogène sort de l'expérimentation.

La filière hydrogène locale en vidéo

Sur la chaîne Youtube de l'AER (Agence Economique Régionale de Bourgogne-Franche-Comté), il existe depuis le 17 mai une vidéo qui met en valeur la filière hydrogène sur le territoire. Réalisé par Aline Poirier, chargée en communication, elle dure une douzaine de minutes. 

Dans la vidéo, on peut voir notamment Marie-Guite Dufay, la Présidente de la région. Elle y explique que les projets sont désormais pleinement opérationnels et que le territoire accueillera "probablement" le premier train à hydrogène d'ici 2022. La force de la région est d'avoir mis en place un écosystème associant la recherche académique, la formation et le monde de l'entreprise.

Le film décline ensuite des projets en cours : HYBAN (tests de piles à combustible de grande puissance), AUXERRE (production d'hydrogène à partir d'éoliennes pour alimenter des véhicules comme les utilitaires, les bus, et même des trains), HYCAUNAIS (biométhane de synthèse issu de déchets à Saint-Florentin, en combinant de l'hydrogène et du gaz carbonique), VHYCTOR (coproduction d'hydrogène à partir d'un site industriel et distribution locale pour de la mobilité), ISTHY (Institut de Stockage de l'Hydrogène, dont la vocation est l'homologation et la requalification périodique des systèmes de stockage pour applications mobiles et stationnaires).

L'expertise locale est mise en avant par Daniel Hissel, directeur du FC LAB à Belfort. Cet institut regroupe 6 laboratoires (avec 150 chercheurs) et mène des travaux au niveau européen et même mondial. Il s'appuie aussi sur une plateforme pile à combustible qui permet de valider des concepts à l'échelle 1 sur de vrais démonstrateurs (application stationnaires et mobiles).

Denis Rezé, Président du pôle Véhicule du Futur, prend aussi la parole pour expliquer comment les industriels sont accompagnés autour de projets de recherche, autour de l'hydrogène. Le PVF collabore notamment avec d'autres "clusters" comme Wind for Future (filière éolienne) et Mecateam (spécialisé en engins ferroviaires). Il organise par ailleurs les séances d'un groupe de travail sur l'hydrogène (GTH2), tous les deux mois, afin de coordonner la filière, de la start-up aux groupes industriels.

Il est question aussi dans le film de H2SYS, cette start-up issue du monde de la recherche et qui produit des générateurs équipés d'une pile à combustible. On peut y voir également Mahytec, qui est spécialisée dans le stockage d'hydrogène. Le tissu industriel comprend aussi d'autres acteurs comme la société Presse Etude (outillage de précision pour les plaques bipolaires de piles à combustible), Delfingen (transfert de fluides), Gaussin (Power pack à l'hydrogène pour la logistique industrielle), Justy (ingénierie pour le stockage d'énergies renouvelables), Alstom Ornans (conception des moteurs électriques du premier train à hydrogène* qui circulera dans la région).

Le film n'oublie pas la formation, avec par exemple le Cursus de Master en Ingénierie (CMI) dédié à l'hydrogène-énergie. Le territoire peut s'appuyer sur l'UTBM de Belfort-Montébliard, l'ENSMM (École Nationale Supérieure de Mécanique et des Microtechniques) de Besançon, l'ESIREM (École supérieure d'ingénieurs de recherche en matériaux et en infotronique) de Dijon, l'ISAT (L'Institut supérieur de l’automobile et des transports) de Nevers et l'Université de Franche-Comté. Il est fait mention aussi du programme de sensibilisation dans les lycées avec des stations réalisées par Mahytec.

C'est une partie plus prospective qui termine cette vidéo. Frédérique Colas -Vice-Présidente en charge de la transition énergétique et de l'environnement) évoque les appels à projets en France et en Europe et affirme l'ambition d'être un territoire à énergie positive en 2050

*On apprend dans la vidéo que l'objectif est d'avoir entre 24 et 50 trains en 2024

Rougeot Energie : un acteur en pointe de la filière hydrogène

Dans un article, le site Traces Ecrites revient sur les projets qui ont été récemment retenus par l'ADEME, suite à l'appel à projets "Ecosystèmes de mobilité hydrogène". Comme nous l'avons déjà mentionné sur ce blog, il y en a deux qui concernent le territoire : AUXR_H2 à Auxerre et DS Energhy à Dijon.

Dans les deux cas, on retrouve à la manoeuvre Rougeot Energie, une filiale d'un groupe de BTP de Meursault (Côte d'Or).

A Auxerre, c'est une société contrôlée à 54 % par elle, Justy (un bureau d'études sur l'hydrogène et l'éolien) qui a mené les études préalables sur le projet AUXR_H2. Nous avons déjà mentionné à plusieurs reprises ce projet, qui consiste à alimenter en hydrogène issu d'énergies renouvelables des bus à pile à combustible. La future station pourrait alimenter un TER à hydrogène, que le Conseil régional souhaite faire rouler sur la ligne ferroviaire entre Auxerre et Laroche-Migennes..

A Dijon, Rougeot Énergie est en première ligne dans le cadre d'un projet ambitieux, DS Energhy, qui consiste à alimenter en hydrogène des bennes à ordures ménagères. La filiale de BTP va aussi investir dans une station. Pour la circonstance, elle a créé avec Dijon Métropole une SAS au capital de 100.000 € dont elle est actionnaire majoritaire, à hauteur de 70 %.

Par ailleurs, Rougeot Energie est aussi impliqué dans un autre projet, en dehors de la région Bourgogne-Franche Comté. Il s'agit du projet HYDREOL, qui concerne l’Agglomération de Chaumont, en Haute-Marne. Ce dernier vise une production locale d’hydrogène avec un réseau de quatre stations, destinés aux minibus, camions poubelle et utilitaires légers.

Un forum franco-allemand à Strasbourg sur la mobilité électrique

Les 15 et 16 mai, à Strasbourg, aura lieu le 4e Forum franco-allemand Mobilités, Energies et Technologies, Territoires. Le thème central de cet événement est le suivant : "Mobilité propre et véhicules autonomes : sommes-nous prêts ?".

Ce forum propose des conférences plénières, des ateliers thématiques et un espace de démonstration sur le thème de l'e-mobilité.

La partie colloque abordera les technologies d'avenir, dont la place de l'hydrogène au sein de la mobilité électrique. A noter que le Pôle Véhicule du Futur figure parmi les intervenants, de même que la société Alstom.

Co-organisé par l'Association Des Amis de Passages (ADAPes), la Région Grand Est et le soutien de la Commission européenne Cet événement est accessible sur inscription ici.

Mobilité hydrogène : 2 projets retenus par l'ADEME en région BFC

Ouvert en octobre 2018, l’appel à projets "Ecosystèmes de mobilité hydrogène" a rencontré un véritable succès. 24 projets ont été déposés pour cet AAP, représentant un investissement potentiel de 475 millions d’euros.

Des Hauts-de-France à l’Occitanie en passant par la Bretagne et le Grand Est, des candidats sont recensés dans toutes les régions métropolitaines couvrant ainsi le territoire de manière large et homogène.

Sur l’ensemble de ces projets, l’ADEME en a sélectionné 11 en se basant sur 3 critères d’évaluation : la performance environnementale, la justification des usages de l’H2, la maturité des projets. Ces 11 projets sélectionnés vont maintenant faire l’objet d’une instruction approfondie pour évaluer plus précisément les montants des soutiens publics qui leur seront accordés.

Au sein de ces 11 projets, 2 sont situés sur le territoire de la région Bourgogne-France Comté. 

AUXR_H2: La Communauté de l’Auxerrois souhaite engager l’exploitation d’une flotte de 5 bus électriques à hydrogène. Le projet inclut également l’acquisition d’une dizaine d’utilitaires électriques hydrogène pour les besoins d’une entreprise de BTP régionale.

DS Energhy: Dijon Métropole poursuit ses actions en faveur de la réduction de la pollution atmosphérique et sonore en optant pour une flotte de 8 bennes à ordures ménagères hydrogène. Deux poids lourds et 14 utilitaires seront aussi déployés par les partenaires du projet. L’hydrogène sera produit localement à partir d’électricité issue de l’Unité de Valorisation Énergétique des déchets.

GE Belfort : un site de l’Energie du Futur ?

Le climat est tendu à Belfort, où élus locaux et syndicats redoutent de 800 à 1 000 suppressions d'emplois dans l'activité turbines à gaz de GE (General Electric, qui a racheté en 2015 la branche énergie d'Alstom). Le site compte 4 000 salariés.

A son initiative, la Présidente de Région, Marie-Guite Dufay, devait rencontrer jeudi à Paris Bruno Le Maire, ministre de l’économie et des finances, avec une délégation d’élus locaux et de parlementaires du Nord Franche-Comté. Mais, le rendez-vous a été reporté.

L'objectif était de plaider auprès du ministre la préservation des compétences et des savoir-faire sur le site de Belfort.

La région propose de diversifier les activités de GE, entre autres autour de l’hydrogène. Les turbines pourraient par exemple être utilisées pour faire de l'électricité verte et favoriser ainsi la production par électrolyse d'un hydrogène décarboné. Le site pourrait également fabriquer des compresseurs. Dans un article récent, les Echos écrivaient que ces pistes de diversification sont aussi étudiées de près par la Vallée de l'énergie, une association qui réunit 50 entreprises, dont de nombreux sous-traitants de GE.

Dans un courrier, Emmanuel Macron a assuré les élus du Territoire de Belfort, inquiets pour l'avenir de la branche turbines de General Electric (GE), que le dossier faisait l'objet de "la plus grande vigilance de la part de l'Etat".

Un générateur à hydrogène pour de l'événementiel

Comme nous l'avons déjà mentionné, des entreprises du territoire ont participé récemment à la foire de Hanovre, dans le cadre d'un salon sur l'hydrogène et la pile à combustible. C'était le cas notamment de la société H2SYS, qui se trouvaient sur le stand commun proposé par l'AER et le pôle Véhicule du Futur.

La start-up, qui est spécialisée dans la conception de générateurs électriques à hydrogène, en a profité pour présenter la solution BOXHY. Ce produit répondant à des besoins de puissance compris entre 500 W et 8 kW.

Cette solution permet de produire de l’électricité en mode silencieux et sans aucune émission de gaz carboné, grâce à la présence d'une pile à combustible.

Le système BOXHY intéresse de nombreuses sociétés de locations, qui y voient un intérêt dans le cadre de manifestations sportives et culturelles temporaires. Le générateur sera notamment utilisé pour les festivals de musique We love green et Rock en Seine. De belles références.

"Nous avons été les premiers à présenter ce type de solution à la foire d’Hanovre en 2016. Un générateur qui fonctionne à l’hydrogène dans un bâtiment recevant du public, c’était du jamais vu", rappelle Sébastien Faivre, le Président et cofondateur d’H2SYS. "Nous avons reproduit l’expérience à Paris au salon des Maires en 2017 et proposé une solution complète pour l’alimentation des épreuves sportives à l’occasion des Jeux internationaux de la jeunesse (JIJ) en 2018".

Le nouveau produit de la start-up belfortaine est une alternative sur le marché aux groupes électrogènes de petite puissance.