lundi 27 avril 2020

Les industriels parient sur le camion à hydrogène

C'est une bonne nouvelle pour Faurecia, l'un des acteurs du territoire qui a fait le choix de parier sur les réservoirs à hydrogène... Deux industriels, et non des moindres en Europe, ont décidé de s'allier dans le transport routier zéro émission. Ainsi donc, Daimler (Mercedes) et Volvo ont décidé d'unir leurs forces pour développer ensemble et produire des piles à combustible à grande échelle.

A travers leurs filiales respectives dans le poids lourd, les deux industriels vont fonder une joint-venture à 50/50. Le groupe allemand apporte son expertise et en particulier la structure Mercedes-Benz Fuel Cell GmbH qui a servi pendant des années à développer des PAC. Celle-ci va donc se concentrer en priorité aux applications dans le camion. La joint-venture bénéficiera donc de ce centre de développement de la marque à l'étoile pour les piles et le stockage d'hydrogène, sachant que des sites de production existent déjà en outre-Rhin et au Canada. Ce protocole d'accord devrait être définitivement scellé au troisième trimestre.

Dans le camion à hydrogène, d'autres acteurs ont déjà fait part de leur intérêt. C'est le cas de Hyundai (dont le fournisseur en réservoirs sera Faurecia) qui va construire 1 600 camions pour le marché suisse. Le coréen entend ensuite s'attaquer à d'autres pays d'Europe. Le groupe CNH (Iveco) a décidé d'investir dans la start-up américaine Nikola Motor afin de bénéficier de sa technologie. Le Nikola Tre, un poids lourd à hydrogène conçu pour l'Europe, sera construit en Allemagne dès 2021.

Par ailleurs, un camion à hydrogène de 27 tonnes a été mis en circulation à Schelluinen aux Pays-Bas. Construit par VDL et exploité par le transporteur néerlandais Breytner (pour une durée de trois mois), ce véhicule a été développé dans le cadre du projet H2 Share*. Il embarque une pile à combustible de 88 kW, en complément d'une batterie de 72 kWh, pour une autonomie de 400 km. 30 kg d'hydrogène sont stockés à bord à une pression de 350 bars. Le poids-lourd a été élaboré sur la base d'un châssis DAF, avec un moteur électrique de 210 kW développant un couple de 2 000 Nm. Un camion de ce type représente un pas de géant, selon les partenaires du projet**. On le verra rouler en France (dans le Jura), car l'hexagone fait partie des sites d'expérimentation, tout comme la Belgique et l'Allemagne, en plus de la Hollande. Le plein sera assuré par un système de remplissage mobile, mis au point par Wystrach, en l'absence d'une infrastructure adaptée. Aux Pays-Bas, il peut toutefois être ravitaillé dans des stations à Rotterdam et à Helmond.

*Hydrogen Solutions for Heavy-duty transport Aimed at Reduction of Emissions in North-West Europe
 **Les partenaires sont VDL, Wystrach GmbH, Rai Automotive NL, BREYTNER, Colruyt Group, Cure, DHL, e-mobil BW, Hydrogen Europe, le ministère néerlandais des Transports, TNO, WaterstofNet. la ville de Helmond et VIL.

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