L'hydrogène à partir de bois : un thème qui sera discuté au forum de Montbéliard

Dans le cadre du forum Hydrogen business for climate, qui aura lieu les 8 et 9 novembre à Montbéliard, une table ronde exceptionnelle est prévue sur le thème de la production massive en Europe. Pas moins de 15 orateurs sont prévus pour cette session, qui va beaucoup parler d'électrolyse et d'hydrogène vert, le 8 novembre au matin. 

Toutefois, l'électrolyse n'est pas le seul moyen de produire de l'hydrogène vert, avec de l'électricité et de l'eau. Il existe aussi la thermolyse, qui consiste à chauffer la biomasse (par exemple du bois) pour obtenir un gaz de synthèse, dont on pourra extraire de l'hydrogène (tout en captant le CO2). Cette technologie est portée par le groupe Haffner Energy, qui a développé le procédé Hynoca et l'applique notamment à Strasbourg, chez l'opérateur de gaz R-GDS. D'autres projets sont aussi à l'étude, en Côte d'or et dans l'Allier par exemple. Le directeur des affaires publiques d'Haffner, Vincent Quéau, viendra à Montbéliard pour en parler.

Le forum sera aussi l'occasion d'évoquer un autre projet, mené en coopération avec le groupe Corbat en Suisse. Ce groupe, spécialisé dans la transformation du bois, dans un canton très forestier* du Jura, a créé la société H2 bois. Celle-ci, fondée en juin 2021, vise à réaliser la première installation en Suisse de production d’hydrogène vert à partir de thermolyse. La production sera située à Glovelier sur le site du Groupe Corbat. Un pipeline permettra d'alimenter les industriels situés dans les environs, sachant qu'une station de distribution est prévue aux abords de l’autoroute A16. 

A partir de 2024, H2 bois ambitionne de produire 450 t/an d’hydrogène vert. Soit, l’équivalent à la consommation annuelle de 80 poids lourds ou 3000 véhicules légers. Gauthier Corbat, le directeur adjoint du groupe éponyme, sera présent aussi au forum de Montbéliard pour présenter ce projet. Il indiquera que ce projet suscite beaucoup d'intérêt en Suisse.

*il existe un excédent de bois dans les forêts suisses, principalement en ce qui concerne les bois de faible qualité, inutilisables dans les scieries.

Eden.i : une matinée pour prolonger le forum H2 de Montbéliard

Belfort-Montbéliard va devenir le carrefour de l'hydrogène au mois de novembre. 

Les 8 et 9, la ville va accueillir le forum Hydrogen Business for Climate. Cet événement, dont ce sera la seconde édition, va proposer des plénières et des innovation labs, ainsi que des rendez-vous B2B. Organisé à l'Axone, le forum sera l'occasion d'entendre les interventions d'industriels engagés dans l'économie locale tels que Faurecia et McPhy (présents sur le territoire), mais aussi des élus (Crescent Marault, maire d'Auxerre et Président de la métropole) et des acteurs de l'énergie (Engie, Hynamics, TotalEnergies...). 

Le programme complet est à découvrir sur le site

Au lendemain de ce forum, une matinée de conférences est proposée à Montbéliard par le Réseau Eden.i (Economie et Droit de l'ENergie dans un contexte industriel) de l'Université de Franche-Comté. Le principe est d'échanger sur l'hydrogène entre des chercheurs, des entreprises, les collectivités, les associations et le grand public.

La session aura lieu au Grand Amphi de l’UFR STG.

Parmi les intervenants, il y aura notamment Daniel Hissel (vice-président de l’université de Franche-Comté, Professeur des universités, directeur adjoint de la Fédération Nationale Hydrogène (FRH2 CNRS), chercheur à l’institut FEMTO-ST et ingénieur en génie électrique) ; Corinne Chaton (ingénieur-chercheur, Laboratoire de Finance des Marchés de l’Énergie et EDF R&D) ; Étienne Durand (Maître de conférences en droit public, Université Jean-Moulin Lyon 3) ; Vincent Gaffard (Directeur Régional Bourgogne Franche-Comté de TotalEnergies) ; Xavier Sauge (Président et fondateur de XYDROGEN).

La filière H2 de la région BFC parlera au Mondial de l'Auto

Du 17 au 23 octobre, le salon de l'automobile revient à Paris après 4 ans d'absence. Et l'hydrogène fera partie des énergies mises en avant, à travers notamment un pôle sur l'électrification et les véhicules utilitaires. Au Mondial, on pourra ainsi retrouver Hyvia (groupe Renault), le groupe Stellantis, les deux jeunes marques françaises Hopium et Namx, ainsi que Plastic Omnium, Symbio, HRS et les taxis Hype. A noter que la mobilité légère H2 sera aussi représentée avec Mob-ion, constructeur français de scooters électriques connectés, et de Pragma Mobility, fabricant de vélos à hydrogène. 

Pendant le salon, il y aura aussi des conférences. 

Ainsi, le 21 octobre à 16 h, une table ronde sera organisée sur le thème : "l'hydrogène : quelle révolution nous attendre ?". Nathalie Loch-Vialle, Cheffe de projet Hydrogène au sein de la Région Bourgogne-Franche-Comté fera partie du panel, tout comme Michel Delpon (ex-député, Président du Club Vision Hydrogène), David Holderbach (CEO de Hyvia), Olivier Lombard (CEO de Hopium), Philippe Rosier (CEO de Symbio), Adamo Screnci (Directeur général délégué de HRS), Hind Lammari (Directrice Hydrogène de Teréga) et Jean-Philippe Burtin (CEO de Borea). 

La conférence abordera les perspectives pour l’hydrogène vert, ses avantages et son usage dans une industrie automobile qui se réinvente. 

Faurecia va développer l'hydrogène en région BFC

L'équipementier automobile Faurecia fait partie des lauréats des 10 projets supportés par le gouvernement français dans le cadre du PIIEC (Projet Important d’Intérêt Européen Commun). 2,1 milliards d'€ viendront soutenir l’ensemble de ces initiatives pour accélérer l’industrie de l’hydrogène dans l'hexagone. L'ex filiale de PSA va bénéficier de 213 millions d'euros.

Et cela concerne le territoire, puisque le projet de Faurecia, Historhy Next, s'applique au site d'Allenjoie dans le Doubs. Démarré en septembre 2021, le projet consiste à développer et industrialiser d’ici à fin 2027 deux générations de réservoirs d’hydrogène gazeux légers en fibre de carbone, ainsi qu’un réservoir permettant de stocker de l’hydrogène sous forme cryogénique.

Un des objectifs recherchés est de produire des systèmes de stockage d’hydrogène en grande série afin de diminuer les coûts de production, tout en maintenant un niveau de qualité élevé. A travers ce projet, le Groupe vise également le développement de réservoirs plus durables associant l’utilisation de matières premières à faible impact carbone et la recyclabilité des réservoirs.

Ces nouvelles générations de réservoirs seront produites à Allenjoie, en France, la production débutera en 2024. La capacité de production de l’usine de Faurecia sera de plus de 100 000 unités par an.

Par ailleurs, le fournisseur de piles à combustible Symbio, coentreprise entre Faurecia et Michelin, bénéficie également de cette dynamique européenne. A travers le projet Hymotive, il s'agit de produire en masse des piles à combustible de dernière génération (plus performantes et à un coût drastiquement réduit) à Saint-Fons, près de Lyon/

H2Sys et 45-8 Energy distingués au Prix de l'Entrepreneur

Pour le trentième anniversaire du Prix de l'Entrepreneur, sponsorisé par EY (Ernst & Young, une firme de consultants), H2Sys se retrouve en lice pour le Prix de la Start-up de l'année*. Et une autre société du territoire, 45-8 Energy concourt pour le Prix de la Scale-Up de l'Année**. 

Ces deux acteurs de la filière hydrogène ont été distingués au niveau de la région Est (dénomination propre à ce concours, qui divise la France en régions Ile de France, Ouest, Auvergne Rhône Alpes, Sud Est, Occitanie, Nouvelle-Aquitaine, Nord de France).

Rappelons que la jeune pousse H2 Sys, dirigée par Sébastien Faivre, est issue du laboratoire FEMTO-ST de Belfort et produit des groupes électrogènes à hydrogène. "En 2017, je me suis dit qu'il fallait accélérer cette transition énergétique, dans un domaine bien établi avec beaucoup d'inertie", a-t-il témoigné. "Nous avons besoin de plus d'investissement pour faire passer à 40% la production d'hydrogène d'ici 2030", a-t-il encore déclaré. 

Pour sa part, Nicolas Pélissier a remporté le Prix de la Scale-Up de l'année toujours en région Est. 45-8 Energy se présente comme "la 1re entreprise européenne dédiée à l’exploration et la production éco-responsable en Europe d’hélium et de ses ressources associées. "Nous voulons produire localement de l'hélium sous forme gazeux en France pour créer un cercle vertueux de l'énergie", a-t-il expliqué. Et de préciser : "L'hélium et l'hydrogène sont souvent associés à l'azote mais nous avons développé une technologie pour séparer ses gaz. Au final, on rejette seulement de l'eau dans l'environnement", a-t-il ajouté.  

Les lauréats des différentes régions seront départagés lors de la cérémonie nationale aura lieu le jeudi 20 octobre Salle Pleyel à Paris.

*Il récompense un entrepreneur engagé à la tête d’une jeune start-up qui a déjà un fort impact sur son marché.

**Il récompense un entrepreneur engagé à la tête d’une start-up en phase de forte accélération de son activité et en capacité à devenir l'une des prochaines licornes françaises.

Un directeur de projet hydrogène auprès du préfet de région

Par arrêté de la Première ministre et du ministre de l’intérieur en date du 30 juin, Philippe Bricquer a été nommé directeur de projet auprès du préfet de la région Bourgogne-Franche Comté. Jusqu’alors, il était directeur du centre régional opérationnel de surveillance et de sauvetage (CROSS) des Antilles et de Guyane. 

Rattaché à Fabien Sudry, il a pour mission d’animer et de favoriser le développement de la filière hydrogène au coeur d’une région pionnière dans la recherche et les usages de ce vecteur énergétique prometteur et stratégique.

Giga factories de l'hydrogène : la région BFC bien représentée

Suite aux annonces d'Elisabeth Borne, qui a confirmé le 28 septembre que dix projets industriels de technologies liées à l'hydrogène* seront soutenus financièrement par l’Etat à hauteur de 2,1 milliards d’euros, le préfet de la région Bourgogne-Franche-Comté (également préfet de la Côte-d’Or), a fait part de sa satisfaction. Fabien Sudry relève que trois projets concernent le territoire. 

Il s'agit d'abord de celui de l'entreprise McPhy, qui lance un premier déploiement industriel d’électrolyseurs alcalins de nouvelle génération, avec une gigafactory à Belfort (90). Ces produits vont se distinguer par leur taille, les composants, et l’intégration au sein de plateformes.

Alstom a également retenu Belfort parmi les sites (Saint Ouen, Tarbes, Aix en Provence) qui vont être associés au développement du train à hydrogène. Le groupe travaille sur le développement de briques à hydrogène, le développement d’une locomotive de manœuvre à hydrogène et le développement d’un wagon générateur à pile à combustible hydrogène de forte puissance pour le fret.

Enfin l'équipementier automobile Faurecia (groupe Forvia) va implanter à Bavans et Allenjoie (25) des activités autour du stockage d'hydrogène à bord. Le projet Historhy Next consiste à développer et industrialiser deux générations de réservoirs d’hydrogène gazeux légers en fibre de carbone ainsi qu’une génération de réservoir permettant de stocker de l’hydrogène sous forme cryogénique.

*Ces 10 projets français retenus (sur un total de 41 projets européens) bénéficieront d’aides publiques autorisées par la Commission européenne. Ces aides entrent dans le cadre des projets importants d’intérêt européen commun dans la chaîne de valeur de la technologie de l'hydrogène (PIIEC Hy2Tech).

De l'hydrogène naturel en région BFC ?

La société  45-8 ENERGY annonce avoir obtenu un second Permis Exclusif de Recherches (permis d’exploration) pour prospecter de l'hélium et des gaz connexes sur une zone de 306 km2 dans le département du Doubs par le Ministère en charge des Mines.

Suite à la réalisation de travaux de recherches bibliographiques et aux résultats de mesures de terrain préliminaires encourageants, elle avait déjà déposé une demande de Permis Exclusif de Recherches, nommé « Avant-Monts franc-comtois » en avril 2021 au Ministère de la Transition Ecologique. 

La société dit avoir décelé un intérêt prospectif important en hélium, en association à des gaz non combustibles (azote et gaz carbonique) sur la zone des Avant-Monts du Jura, située dans le département du Doubs. 

Elle précise que la présence d’une fraction mineure d’hydrogène naturel n’est pas non plus à exclure. Une telle ressource, même si elle n'est présente à hauteur de quelques pourcents, pourra aisément être valorisée grâce aux synergies offertes par la covalorisation et ainsi participer à la production d’un hydrogène complètement décarboné, bon marché et utilisé 100% localement.

Gaussin se lance dans le bateau à hydrogène

Pionnier du transport de marchandises et de personnes propre et intelligent, l'industriel franc-comtois diversifie ses activités.

En Suisse, il va coopérer avec la société Floatinn, société basée à Genève et spécialisée dans les croisières en catamaran sur le Lac Léman. L'accord vise à remplacer le moteur diesel normalement utilisé sur les catamarans par un système à hydrogène incluant un moteur électrique, une pile à combustible et des réservoirs d'hydrogène. 

L'objectif est de proposer une solution de mobilité propre pour le transport de passagers sur le lac Léman.

Gaussin a également conclu un autre accord avec un opérateur reliant Athènes et Mykonos en mer Égée (Grèce) en vue d'un partenariat stratégique dans le domaine du transport maritime. L'accord vise à remplacer le moteur d'un Bateau à Grande Vitesse (BGV) du transporteur par un système à hydrogène incluant un moteur électrique, une pile à combustible et des réservoirs d'hydrogène afin de convertir la navigation à la mobilité verte.

Le groupe s'engage par cet accord à réaliser les études permettant de transformer le bateau avec trois moteurs électriques utilisant l'hydrogène au travers d'une pile à combustible, et parallèlement l'installation d'une station-service à hydrogène à Athènes et à Mykonos pour assurer le ravitaillement en hydrogène. Cette forme de collaboration prendra la forme d'une offre de Transport as a service (TAAS) pour l'exploitation du BGV. Ces études feront l'objet d'une offre permettant au transporteur d'opérer le bateau en étant facturé à l'utilisation.

Pour aborder le marché maritime, le groupe propose une gamme Powerpack avec des piles de 15 kW, 60 et 125 kW afin de répondre aux différents besoins et aux différentes tailles de bateaux.

En outre, le groupe a développé une approche globale de l'environnement portuaire appelée Ports H2 Mobility As a Service, intégrant l'ensemble de la chaîne d'un projet portuaire allant de la production et la distribution d'hydrogène, aux solutions de mobilité jusqu'aux opérations permettant une facturation à l'utilisation du client final.