mardi 30 mars 2021

Bruno Le Maire souhaite que McPhy s'installe à Belfort

Le ministre de l’économie, Bruno Le Maire, a "bon espoir" que l’entreprise McPhy s’implante à Belfort (Bourgogne-Franche-Comté) et participe à transformer la ville en "territoire pilote" de développement de l’hydrogène, dans une interview exclusive à L’Est Républicain

Dans cet entretien, il exprime le souhait que cette entreprise française, spécialisée dans la production et le stockage d’hydrogène, choisira "dans les mois à venir Belfort pour implanter son usine d’électrolyseurs".

Si cette usine voit le jour, "elle pourrait créer 300 emplois dans un premier temps et jusqu’à 750 d’ici 2030", relève-t-il, y voyant "pour Belfort et tout son territoire, une garantie majeure d’être pilote en matière de développement de l’activité hydrogène en France".

Dans ce journal, Bruno Le Maire fait référence au "comité Maugis" qui a décidé de soutenir l’entreprise McPhy si celle-ci décidait de s’implanter à Belfort. Ce fonds Maugis, destiné à financer la réindustrialisation et la diversification du nord-Franche-Comté, est alimenté par la pénalité de 50 millions d’euros versée par General Electric (GE) pour n’avoir pas créé 1 000 emplois comme promis lors du rachat de la branche énergie d’Alstom en 2015.

"L’hydrogène est pour Belfort une des activités les plus prometteuses pour les décennies à venir", selon le ministre, qui rappelle que le gouvernement a "fait le choix de l’hydrogène" en investissant "sept milliards d’euros sur cette énergie avec deux milliards d’euros qui seront décaissés d’ici 2022".

Le ministre de l’économie souhaite que "GE investisse dans l’hydrogène" pour développer l’activité industrielle sur le site de Belfort. Pour l’heure, déplore-t-il, "le compte n’y est pas encore".

jeudi 25 mars 2021

Injection d'hydrogène dans le réseau de gaz : feu vert de la CRE pour le projet Hycaunais

La Commission de régulation de l'Energie (CRE*) a publié le 11 mars une délibération sur les dossiers retenus dans le cadre du premier guichet du  dispositif d’expérimentation réglementaire prévu par la loi relative à l'énergie et au climat. 

Sur un total de 41 dossiers, 19 dossiers ont été retenus et 9 ont fait l'objet d'une analyse approfondie par la CRE. Il se trouve que le projet Hycaunais**, déposé par Storengy SAS (filiale d'ENGIE), en fait partie. 

C'est un projet qui se situe à Saint-Florentin près d'Auxerre dans l'Yonne.

"Le projet Hycaunais... "consiste à produire du méthane de synthèse par méthanation à  partir d’hydrogène (produit par électrolyse) et du CO2 issu d’un méthaniseur. Le méthane de synthèse produit serait  injecté sur le réseau public de distribution exploité par GRDF", peut-on lire dans le document publié par la CRE. 

"Storengy souhaite bénéficier du dispositif d’expérimentation réglementaire afin de pouvoir injecter le gaz de synthèse produit dans les réseaux publics. Ce projet participe au développement de la filière du gaz renouvelable en valorisant le CO2 issu d’un méthaniseur situé à proximité et permet ainsi de réduire les émissions de CO2", indique le texte. 

"En outre, les briques technologiques  employées dans ce démonstrateur sont réplicables et permettront de déployer cette technologie à grande échelle  en cas de succès de l’expérimentation. Enfin, l’électrolyseur sera piloté par un agrégateur afin d’offrir des flexibilités  au système électrique. Ainsi, les synergies entre les réseaux publics de gaz et d’électricité pourront être exploitées", précise encore le texte.

On apprend que "GRDF devra notamment, dans le cadre de cette étude, réaliser des analyses de faisabilité de l’injection, dans les réseaux publics, de gaz contenant des résidus d’hydrogène. En effet, le méthane de synthèse injecté par le porteur de projet contient des résidus d’hydrogène dont l’impact sur les réseaux n’est pas entièrement connu à ce stade. Il est, en conséquence, indispensable de s’assurer, préalablement à l’injection du méthane de synthèse, que l’hydrogène ne présente pas de risque pour les ouvrages du réseau public et pour les utilisateurs situés à proximité du  producteur", écrit la Commission.

La CRE accorde ces dérogations pour une durée de 4 ans à partir de la date de dépôt de la demande d’étude  détaillée auprès de GRDF, ou à défaut au plus tard le 31 décembre 2021. Ces dérogations sont accordées dans l’unique but de mener l’expérimentation proposée par Storengy. 

*La CRE est compétente pour fixer "les conditions de raccordement aux réseaux de transport et de distribution de  gaz naturel"
**Le projet associe également AREVA H2Gen, ENGIE GREEN, Electrochaea, ENGIE Lab Crigen) et trois partenaires publics régionaux (le Syndicat Départemental d’Energies de l’Yonne SDEY, la SEM Yonne Energie, et l’Université de Franche Comté au travers du FCLab).

mardi 23 mars 2021

Gaussin dévoile un tracteur à hydrogène autonome avec bras robotisé

C'est un concept que le ministre des Transports Jean-Baptiste Djebbari et la Présidente de la région BFC Marie-Guite Dufay avaient découvert en avant-première. Le voici donc révélé officiellement à travers une vidéo

Le "Zero-emission Yard Automation" est une nouvelle solution de tracteur à hydrogène autonome équipé d'un bras robotisé. 

Cet engin est destiné aux grands acteurs de la logistique et du e-commerce, dont deux grands acteurs le testeront aux États-Unis et en Europe en milieu d'année.

Pour garantir une livraison chez un particulier en 24h ou en juste à temps en magasin, les opérateurs logistiques doivent mettre en place des processus et des technologies fiables avec un très haut niveau de productivité. C'est ici qu'intervient la solution de Gaussin. Elle permet d'assurer le lien entre le mouvement des remorques, semi-remorques et caisses mobiles entre les zones de parkings des équipements et les quais.

La nouvelle solution est basée sur plusieurs composants :

-les plateformes véhicules ATM et TSBM en version hydrogène déjà déployée en version électrique auprès de 40 enseignes ; 

-la technologie de navigation autonome de l'entreprise permettant aux véhicules de se localiser, de comprendre leur environnement et d'adapter leur conduite en toute sécurité en fonction des évènements sur leur parcours ;

-un logiciel de supervision et d'orchestration de flottes permettant de recevoir les ordres de missions de l'opérateur logistique et de les distribuer de manière optimale à chaque véhicule.

Gaussin ajoute donc un bras robotisé embarqué sur le véhicule qui permet la connexion et la déconnexion des connecteurs d'air et d'électricité liant la remorque et le tracteur. Le bras robotisé utilise ses caméras pour reconnaitre automatiquement les types de connecteurs et la manœuvre de connexion associée pour exécuter cette fonction clé du système logistique.

Un événement de lancement est prévu le 27 avril. 


lundi 22 mars 2021

Faurecia investit dans une nouvelle usine qui fera des réservoirs H2

L’équipementier automobile va regrouper les activités de ses sites de Beaulieu-Mandeure (échappement) et Montbéliard (sièges auto) sur sa nouvelle plateforme d’Allenjoie (Doubs). "Ce site, qui emploiera à terme plus de 1 000 personnes, assurera la production de sièges, de solutions sophistiquées de réduction des émissions et de systèmes de stockage d’hydrogène", précise le groupe dans un communiqué.

La "plateforme industrielle 4.0" d’Allenjoie, présentée aux partenaires sociaux le 19 mars, prévoit un investissement total de 165 millions d’euros et la création de 300 nouveaux emplois "hautement qualifiés" pour ce site très automatisé et robotisé. Le transfert des deux sites de Beaulieu-Mandeure et Montbéliard, soit 700 emplois au total, est prévu entre l’été 2021 et 2022.

Pour le ministre de l’Economie Bruno Le Maire, "cette décision de Faurecia est une démonstration éclatante du dynamisme de notre filière automobile et de l’attractivité industrielle très forte du territoire de Nord Franche-Comté". "Ce projet vient s’appuyer sur les compétences de la région de Belfort-Montbéliard et sa vallée de l’Energie comme pôle d’excellence en matière d’hydrogène. Je suis donc très heureux que France Relance puisse accompagner cet investissement majeur", a-t-il déclaré.

Faurecia a également reçu 1,5 million d’euros de la part de la région pour sa nouvelle usine de réservoirs.

Pour le patron du groupe, Patrick Koller, "cet investissement majeur démontre, qu’ensemble avec les pouvoirs publics, nous pouvons trouver en France des solutions industrielles répondant aux enjeux stratégiques de compétitivité, de préservation de l’environnement et de création d’emplois".


mercredi 17 mars 2021

Gaussin prépare avec sérénité son virage vers l'hydrogène

Alors qu'il prépare le lancement de véhicules à hydrogène, le groupe spécialisé dans les engins de manutention et de logistique affiche des résultats en forte hausse : 40,6 M€ de chiffre d'affaires contre 18,8 M€ en 2019, un bénéfice de 1,3 M€ contre -2,9 M€ et un carnet de commandes ferme de 67,9 M€ contre 17,6 M€.

La PME d'Héricourt (Haute-Saône) propose des engins portuaires et aéroportuaires en mode zéro émission et développe par ailleurs des véhicules autonomes.

Elle étend sa gamme aux véhicules à hydrogène avec le lancement prometteur des véhicules ATM-H2 et APM-H2. GAUSSIN a annoncé un partenariat avec Faurecia qui va fournir les réservoirs à hydrogène et avec Plug Power pour la pile à combustible.

La société prépare aussi son entrée sur le marché du poids lourd routier avec l’annonce d’un accord avec Magna International, qui concède à GAUSSIN une licence exclusive mondiale pour son châssis modulaire, ultra-léger et polyvalent destiné aux applications de poids lourds routiers électriques (BEV) et à hydrogène (FCEV). Cet accord a une durée de 20 ans.

Le Groupe a par ailleurs annoncé sa participation à partir de l’édition 2022 au Dakar devenant ainsi la 1ere équipe au monde Camions 100 % hydrogène à concourir au célèbre rallye.

Mahytec impliqué dans un projet européen autour des compresseurs pour stations H2

Il y a un mois, un nouveau projet de recherche européen a été lancé autour des compresseurs pour les stations de ravitaillement en hydrogène. Un véritable enjeu car ce composant est le plus sensible en termes de coûts et de fiabilité. 

Le projet a pour nom COSMHYC DEMO et c'est le troisième projet de la série de projets COSMHYC* financée par la FCH JU (Fuel Cells & Hydrogen Joint Undertaking).

L'objectif est de démontrer la maturité du compresseur pour une application commerciale.

Coordonné par l'EIFER (Institut européen de recherche énergétique, centre commun à EDF et à l'Université technique de Karlsruhe en Allemagne), le projet associe plusieurs partenaires. Les composants seront fabriqués et intégrés dans la station par des industriels français : MAHYTEC** et EIFHYTEC (qui développent et fabriquent le compresseur thermochimique), associée au compresseur mécanique de la société Nel d'origine norvégienne. Ainsi, la solution hybride COSMHYC DEMO combine les avantages des deux technologies. 

C'est la Communauté de Communes Touraine Vallée de l’Indre (CCTVI), près de Tours, qui regroupe 22 communes et 52 000 habitants, qui mettra à disposition la station de ravitaillement H2 de la zone HYSOPARC pour tester les composants. Elle exploitera cette station pour faire le plein de sa flotte de véhicules, dont des bennes à ordures ménagères. 

Les objectifs à long terme du projet sont de favoriser l’adoption de la mobilité H2 et de préparer l’entrée sur le marché du compresseur COSMHYC, qui réduit le niveau sonore, améliore l'efficacité de la compression et diminue les coûts de maintenance. 

Le projet a démarré en février 2021 pour une durée prévue de 3 ans.

*COmbined Solution of Metal HYdride and mechanical Compressors

**Créée en 2008, la société est basée à Dole dans le Jura et est spécialisée dans le stockage de l'hydrogène. La PME est aussi impliquée dans d'autres projets sur le territoire comme HyData ou Vhyctor. Son dirigeant, Dominique Perreux est le Délégué Régional adjoint de France Hydrogène.

Projet HyData : l'hydrogène pour décarboner le numérique

Dans un article publié par Les Echos, il est question du projet HyData, porté par l'université de Franche-Comté et trois entreprises locales*.

Démarré en juillet 2020, et prévu pour durer 18 mois, le projet vise à alimenter en énergies renouvelables les générateurs de secours pour les centres de données (data centers). Plutôt que de recourir au Diesel, l'idée est d'utiliser une pile à combustible. L'hydrogène permet d'éviter le rejet d'émissions polluantes et de CO2 (si l'électricité est d'origine renouvelable).

A ce stade, une première phase du démonstrateur, intégrant une baie informatique alimentée par le générateur hybride à hydrogène conçu pour le projet, a fait l'objet d'une démonstration. Cet ensemble a permis de valider le bon fonctionnement et les performances en vue d'une reprise instantanée de l'alimentation électrique des serveurs en cas de panne soudaine du réseau électrique.

Le calendrier prévoit d'ici la fin de l'année un second démonstrateur qui permettra de passer à l'échelle avec une baie haute densité, et une autonomie allant jusqu'à 48 h. Il sera installé dans un datacenter à Belfort, avec un système combinant plusieurs piles à combustibles.

"Des géants du numérique planchent aussi sur ces questions, mais aucun n'aurait encore présenté de solution aussi avancée", conclut l'article des Echos.

Ce projet HyData est doté d'un budget de 1,5 million d'euros, financé par bpifrance et la région Bourgogne-Franche-Comté.

*H2SYS, un concepteur de générateurs électriques à hydrogène, qui fournira les piles à hydrogène ; MAHYTEC, qui offre des solutions de stockage d'énergie grâce à l'hydrogène et fournira les réservoirs d'hydrogène ; TRINAPS, un spécialiste en télécommunication et réseaux et opérateur du datacenter Extendo à Belfort où les démonstrateurs seront installés.


mardi 16 mars 2021

De l'hydrogène à partir d'éoliennes entre Tille et Venelle ?

Située au nord de Dijon, la communauté de communes* Tille et Venelle – Porte de Bourgogne a décidé de lancer une étude sur la production d'hydrogène. Elle sera lancée le 19 mars. 

Le territoire héberge un parc éolien qui compte 16 turbines de 3 MW. Le parc, qui doit son nom aux deux cours d’eau qui l’environnent, est implanté sur les communes d’Avelanges, Marey-sur-Tille, Villey-sur-Tille et Selongey, et se situe principalement en zone forestière. 

Le parc produira 107 GWh par an soit la consommation électrique d’environ 50 000 personnes l’équivalent d’un tiers des habitants de la ville de Dijon. La puissance du parc éolien Entre Tille et Venelle s’avère être quatre fois supérieure à la moyenne française.

Ce projet est porté par le groupe chinois Envision, à travers sa filiale Velocita énergies.

L'éolien est une source d'énergie sur laquelle s'appuie la région Bourgogne-Franche Comté qui vise la neutralité carbone en 2050. Elle peut servir à la production d'hydrogène par électrolyse à partir d'électricité verte, comme ce sera le cas par exemple à Auxerre.

*Elle compte 18 communes et 5 122 habitants

vendredi 12 mars 2021

Jean-Baptiste Djebbari de retour en région BFC pour l'hydrogène

Pour ceux qui en douteraient, la Bourgogne-Franche Comté est vraiment à la pointe de l'hydrogène. Une semaine après la signature d'un bon de commande pour trois trains bi-mode (électrique et avec pile à combustible) auprès d'Alstom, le ministre délégué chargé des Transports est de retour sur le territoire en ce vendredi. 

Cette fois, il se rend dans le Doubs pour visiter le site de Faurecia Clean Mobility, et plus particulièrement de son centre d’expertise dédié aux systèmes de stockage à hydrogène. La visite de M. Djebbari intervient au moment où l'équipementier s'apprête à devenir une entreprise indépendante après la décision du groupe PSA de réduire sa part du capital.

Après un échange en préfecture du Territoire de Belfort avec les entreprises du secteur, il se déplacera cet après-midi en Haute-Saône pour visiter l’entreprise Gaussin, producteur de véhicules lourds motorisés à l’hydrogène. 

Le ministre qui sera accompagné par la présidente de la région Bourgogne-Franche-Comté, Marie-Guite Dufay, sera guidé pour cette visite par Christophe Gaussin, PDG du Groupe GAUSSIN. La délégation assistera en avant-première à une présentation privée de deux nouvelles technologies qui vont ouvrir de nouveaux marchés au Groupe. L’une concerne l’automatisation de la logistique du E-commerce et l’autre le lancement d’une nouvelle offre de transport routier. Ces deux lancements seront dévoilés les 23 mars et 27 avril prochains.

mercredi 10 mars 2021

APSIIS : des ex-GE de Belfort se penchent sur l'hydrogène

Le journal Le Monde consacre aujourd'hui un article à un incubateur qui cherche à maintenir sur place l'activité d'ingénierie dans l'énergie qui décline dans la région de Belfort. 

Il s'agit en fait d'(une association qui a pour nom APSIIS (Association de Préfiguration de Sociétés d'Intégration et Ingénierie Systèmes). Elle est constituée de plusieurs syndicalistes de General Electric, d'un des ses anciens directeurs, de chefs de projet de l'AER (Agence économique régionale de Bourgogne-Franche-Comté) ainsi que d'un consultant en innovation.

L'AFP et Le Figaro ainsi que d'autres médias, en particulier locaux, ont déjà relayé l'information. 

L'objectif est de développer des activités (création d'entreprises, partenariats avec des groupes...) dans l'ingénierie de projets dans le domaine de l'énergie pour "pérenniser" et "développer" l'emploi local dans cette spécialité, expliquent ses fondateurs.

Soutenue par les pouvoirs publics (région BFC, Grand Belfort, Pays de Montbéliard), l'association espère avoir dans les prochains mois "une trentaine d'adhérents". 

APSIIS cible "deux axes prioritaires" dont l'hydrogène. L'association entend transformer les idées en "projets prêts à être financés", par exemple créer de nouvelles entreprises ou attirer à Belfort et ses environs des industriels extérieurs au territoire, explique Jean Maillard, ingénieur-consultant membre fondateur de la structure. Elle s'appuie sur un comité consultatif et scientifique dont font partie notamment l'UTBM et le cabinet de conseil en ingénierie Altran.

L'association a aussi déposé une demande pour bénéficier d'une subvention dans le cadre du fonds Maugis (doté de 50 millions d'euros, issus d'une pénalité infligée à General Electric).


lundi 8 mars 2021

Marie-Guite Dufay et Nathalie Loch : deux femmes de l'hydrogène saluées par Green Univers

Ce 8 mars était la journée du droit des femmes. Une date symbolique pour dévoiler les résultats de la 4e édition du Prix des femmes des énergies renouvelables (devenu en 2021 le Prix des femmes de la transition énergétique). Organisé par Andera Partners et GreenUnivers, il met en avant 20 championnes des EnR mais aussi de l’hydrogène, de la rénovation énergétique ou encore de la mobilité durable, sélectionnées par le jury parmi 75 candidatures. 


On retiendra notamment parmi les lauréates le choix de Marie-Guite Dufay, présidente de la région Bourgogne-Franche-Comté (dans la catégorie Secteur public)

Membre du parti socialiste, elle a ainsi soutenu l’année dernière lors des élections municipales l’écologiste Anne Vignot, devenue maire de Besançon. Une ville où siège aussi l’exécutif régional. Elle a fait adopter un plan de relance largement fléché vers l’écologie. Cet investissement s’inscrit dans le plan de relance de l’économie régionale décidé en 2020 et tout aussi inédit. Sa particularité ? Sur 435 M€ de financements 100 % régionaux, 237 M€ sont fléchés vers l’écologie. Plus de la moitié. Mme Dufay participe aussi à l'émergence d’une “vraie filière dans l’hydrogène renouvelable ». D’ailleurs, le 5 mars, la présidente a signé une commande de trois trains à hydrogène auprès d’Alstom, pour 51,9 M€. Les premiers essais sont annoncés en 2023 entre les gares d’Auxerre et de Laroche-Migennes (Yonne).


A noter que l'une des nominées dans cette catégorie est Nathalie Loch, Cheffe de projet Hydrogène à l'AER Bourgogne-Franche-Comté (éditeur de ce blog). 

Développer l’hydrogène est un engagement personnel pour la nouvelle déléguée régionale France Hydrogène de Bourgogne-Franche-Comté. Docteure-ingénieure ENSMM, Nathalie Loch promeut cette énergie aux investisseurs potentiels, aux partenaires et aux entreprises de la région depuis ses débuts à l’Agence économique régionale de Bourgogne-Franche-Comté

Le prix des femmes a également mis à l'honneur Valérie Bouillon-Delporte, Madame mobilité hydrogène chez Michelin et Présidente d'Hydrogen Europe dans la catégorie Secteur privé, et Florence Lambert (ex-CEA Liten, Présidente de Genvia) dans la catégorie Innovation.



vendredi 5 mars 2021

Auxerre : des trains H2, mais aussi des bus et des BOM

Il a été question en ce vendredi des futurs TER à hydrogène qui vont circuler à partir de 2023 sur la section Auxerre - Laroche Migennes. Ces trains seront alimentés par une station, élaborée dans le cadre d'un projet global sur l'hydrogène.

L’ambition de l’agglomération d’Auxerre est de convertir sa flotte de bus à l’hydrogène, en intégrant dès 2021 cinq bus à hydrogène à son réseau de transport en commun. Équipés de piles à combustible fournies par Symbio, ces bus ont été commandés au fabricant français SAFRA et seront gérés par Leo, filiale de Transdev.

Pour l’alimentation de cette future flotte, l’agglomération auxerroise a fait le choix d’une production locale d’hydrogène vert par électrolyse. Réalisée et exploitée par Hynamics, filiale du groupe EDF, au travers de sa société de projet CP3, l’hydrogène sera produit à partir entièrement issu de sources renouvelables (les parcs éoliens, les barrages hydroélectriques du Morvan…) dont l’origine locale sera garantie par des certificats de garantie d’origine. "Le groupe EDF est pleinement engagé aux côtés de la Région Bourgogne-Franche-Comté et de la Communauté de l’Auxerrois pour la transition énergétique et écologique de leurs territoires", indique Jean-Bernard Lévy, le PDG du groupe.

D’une capacité initiale de 400 kg/jour, cette station donnera naissance à un véritable écosystème territorial et permettra d’alimenter des usages multiples : mobilité lourde (bus, camions, trains, bennes à ordures ménagères), véhicules utilitaires de flottes privées et publiques, industrie (notamment avec les équipementiers locaux), navigation fluviale et applications stationnaires dans le bâtiment.

"Notre projet d’écosystème hydrogène est disruptif, commente Crescent Marault, Président de la Communauté d’agglomération de l’Auxerrois et maire d’Auxerre. "En décembre dernier, les décideurs, institutionnels mais surtout industriels, ont bien compris l’ampleur du projet : depuis, la synergie d’ensemble révèle des acteurs désireux de participer à la construction de ce grand hub technologique. C’est la validation d’une stratégie ambitieuse : créer autour d’une technologie tout un système transversal, source d’une vraie valeur ajoutée et intégrant la production, la distribution, la consommation, prémices d’une économie circulaire de l’énergie", conclut-il.

Plus de détails sur les trains H2 de la région BFC

Le bon de commande passé officiellement ce matin par la région auprès d'Alstom concerne le train régional Coradia Polyvalent bi-mode hydrogène (électrique et H2). Il peut atteindre une vitesse maximale de 160 km/h et transporter jusqu’à 220 passagers pour une autonomie comprise entre 400 et 600 km. 

Ce train plus propre est l'aboutissement d’un travail engagé en 2018, mené en partenariat avec les équipes SNCF. Les premiers essais de ces TER à hydrogène sont prévus pour 2023. En Bourgogne-Franche-Comté, ces trains seront dans un premier temps destinés à rouler sur la ligne entre Auxerre et Laroche-Migennes. 

L’arrivée des trains à hydrogène vise à remplacer les locomotives et les automoteurs TER diesel circulant sur les parties non électrifiées du réseau.

"L’arrivée des premiers trains à hydrogène en Bourgogne-Franche-Comté est l’incarnation du partenariat fort que nous avons co-construit avec également 3 autres régions (Auvergne-Rhône-Alpes-Auvergne, Grand Est, Occitanie) : une belle illustration de l’action des Territoires en faveur du climat, de la qualité de l’air et de la maîtrise de l’énergie, pour une transition écologique choisie", commente le PDG de la SNCF, Jean-Pierre Farandou.

"La France rejoint le cercle des pays fondateurs du train à hydrogène", complète le PDG d'Alstom, Henri Poupart-Lafarge.

Train H2 : la région BFC en pointe grâce à son écosystème territorial

Ce matin, à Auxerre, une conférence a été organisée pour la signature d'un bon de commande pour l’achat de trois trains à hydrogène auprès d'Alstom. 

Retransmise sur youtube, et accessible en replay, elle a eu lieu en présence de Jean-Baptiste Djebbari, ministre en charge des Transports et de Jean-Baptiste Lemoyne, secrétaire d’Etat chargé du Tourisme, des Français de l’étranger et de la Francophonie. 

Il y avait aussi le PDG d'Alstom, Henri Poupart-Lafarge ; celui de la SNCF, Jean-Pierre Farandou ; celui d'EDF, Jean-Bernard Lévy ; et des élus dont la Présidente de la région Bourgogne-Franche Comté, Marie-Guite Dufay et le maire d'Auxerre Crescent Marault.

Pendant une heure et demie, il a été question du déploiement de l'hydrogène, de l'apport des trains H2, mais aussi de tout l'écosystème qui va se mettre en place autour d'Auxerre et de la stratégie H2 de la région.

Voici en résumé quelques prises de parole. 


Crescent Marault, maire d'Auxerre a déclaré : "c'est une démarche ambitieuse, un bon exemple de binôme entre la région et l'intercommunalité. C'est une signature exemplaire. S'agissant de la ligne Auxerre-Laroche-Migennes, il ne s'agit pas seulement de rattraper le retard, mais de préparer les métiers de demain. Le territoire se distingue par son tissu industriel et ses compétences. Nous prévoyons de faire un hub pour que de l'hydrogène vert puisse alimenter des bennes à ordures, des bus et bien sûr les trains".


Henri Poupart-Lafarge, PDG d'Alstom est revenu sur "l'expérience de l'Allemagne". Il a ensuite déclaré : "notre train a 1 000 km d'autonomie, c'est plus qu'une Tesla. Autant les trains Diesel émettent des vibrations, autant le train H2 se distingue par le calme et la sérénité". Il a salué "l'impulsion donné par la région" et "la dynamique autour de l'hydrogène". 

Le PDG a aussi mis en valeur le rôle des territoires d'innovation, citant au passage le site d'Ornans pour les moteurs et de Belfort pour le TGV et une future locomotive H2, même si le centre excellence mondial de traction hydrogène d'Alstom se situe à Tarbes. 


La Présidente de la région BFC, Marie-Guite Dufay a salué "un plateau conséquent", remerciant les personnalités qui n'ont "pas hésité à répondre à l'invitation". Elle a aussi évoqué le travail réalisé par Frédérique Colas, Vice-présidente en charge de la transition écologique et de l'environnement. Mme Dufay a ensuite fait part de son "émotion pour un projet d'avenir murement bâti", remerciant au passage l'Etat pour son aide au financement des trains H2. 

Elle a souligné que "l'hydrogène avait permis une synergie entre la Bourgogne et la Franche Comté, grâce à une rencontre entre les acteurs de l'éolien d'Auxerre et de l'Yonne avec les académiques de Belfort". "Ils n'avaient jamais travaillé ensemble", a-t-elle rappelé. La Présidente a ensuite évoqué les villes de Dijon, Dole, Nevers et Mâcon. "La région bouge sur l'hydrogène et ce n'est pas de la com', car elle agit avec détermination", a-t-elle lancé. Marie-Guite Dufay a également mentionné le nom de quelques acteurs du territoire comme Gaussin, H2sys, Avions Mauboussin, Mahytec et bien sûr Faurecia qui a un centre mondial de recherche sur les réservoirs. Il a aussi été fait référence au projet ISTHY de tests de réservoirs.

Dans son discours, elle a aussi mentionné le forum Hydrogen Business for Climate, qui a eu du succès en janvier et qu'elle espère pouvoir organiser en mode normal en septembre.


Pour sa part, Jean-Baptiste Djebbari a rappelé qu'une signature avait eu lieu la veille sur les petites lignes avec Michel Neugnot, Vice-président en charge des finances, des ressources humaines, des transports, des déplacements et des intermodalités. Le ministre a salué la "complémentarité des actions et méthodes" entre l'Etat et les territoires. Revenant sur le plan français de l'hydrogène, il a précisé que les 7 milliards n'allaient pas servir à "saupoudrer", mais "à concentrer les financements sur des briques comme les électrolyseurs". Il appelle à une "massification de la prod d'hydrogène décarboné". 

M. Djebbari estime qu'il faut travailler sur les infrastructures dans un esprit de "complémentarité entre les modes avec des hubs pour les trains et les bus" et de "cohésion des territoires". Il estime qu'en 2030, "plusieurs centaines de rames à hydrogène pourraient être en circulation".

Alors qu'il s'apprête à revenir en région BFC à Belfort pour le TGV du futur, il s'est félicité de voir la France "oeuvrer pour sa souveraineté énergétique et la transformation industrielle" et dans un "esprit de conquête".


jeudi 4 mars 2021

Le groupe Hensoldt rachète Mahytec

Actionnaire de Nexeya, une entreprise qui travaille en partenariat avec Mahytec, le groupe allemand Hensoldt annonce qu'il va procéder au rachat de cette PME de Dole. 

Cette acquisition va permettre au groupe, basé à Munich, de renforcer ses compétences dans le stockage de l'hydrogène et d'adresser ainsi la mobilité lourde et l'aéronautique, en plus d'apporter une solution dans les zones reculées et en cas de crise. Elle devrait se finaliser avant l'été.

A la base, Hensoldt travaille dans les capteurs (civils et militaires) et plus particulièrement l’électronique pour répondre au besoins en matière de gestion de données, de robotique et de cyber sécurité. L'hydrogène est un moyen de diversifier l'offre. Au passage, notons que le groupe utilise l'hydrogène pour réduire son empreinte carbone et que l'un de ses sites en France est autonome grâce à cette énergie.

Pour sa part, Mahytec a été créé en 2007. L'entreprise est spécialisée dans les réservoirs de stockage à basse pression et le stockage solide de l'hydrogène. Elle collaborait depuis des années avec Nexeya, racheté en 2019 par Hensoldt.

Dominique Perreux, le fondateur de la PME, se dit enchanté de rejoindre un groupe qu'il connaît bien et d'apporter son expertise dans le stockage d'hydrogène.

Un écosystème régional autour du train à hydrogène

Comme nous l'écrivions  dans un précédent post, une première commande de trains à hydrogène, pour 51,9 millions d'euros, va être passée par la région Bourgogne-Franche-Comté. Elle sera officialisée ce vendredi à Auxerre, en présence du ministre délégué aux Transports, Jean-Baptiste Djebbari. Le bon de commande auprès d'Alstom porte sur trois TER à hydrogène.

Les trois rames H2 circuleront sur les lignes Avallon-Auxerre et Corbigny-Clamecy-Auxerre, mais aussi entre Auxerre et Dijon.

La région BFC n'est pas la seule à vouloir expérimenter le train à hydrogène, puisque des projets similaires sont portés par les régions Auvergne-Rhône-Alpes, Grand Est et Occitanie. Toutefois, le territoire a une singularité. 

La Bourgogne-Franche-Comté est "la seule à avoir un écosystème territorial complet", fait valoir le premier vice-président chargé des Transports, Michel Neugnot. Un centre de production d'hydrogène, installé à Auxerre, alimentera en effet "non seulement le train à hydrogène, mais également des bus, des bennes à ordure et possiblement du transport par voie d'eau et des entreprises locales faisant du fret", a ajouté M. Neugnot. "On est dans la pluridisciplinarité" qui va de la production d'hydrogène aux transports, en passant par l'industriel, a-t-il souligné.

mercredi 3 mars 2021

Une visite ministérielle pour le train à hydrogène

A partir de ce jeudi, et pour deux jours, le ministre chargé des transports, Jean-Baptiste Djebbari, sera de passage sur le territoire. Il se déplacera à Dijon, Auxerre et Nevers. 

Le ministre signera notamment à Dijon une convention sur les petites lignes ferroviaires entre l'Etat et la Région avec Michel Neugnot, le premier vice-président de la région Bourgogne-Franche-Comté. 

Vendredi, à Auxerre, M. Djebbari sera présent pour la signature d'un bon de commande pour l’achat de trains à hydrogène en présence de Jean-Baptiste Lemoyne, secrétaire d’Etat chargé du Tourisme, des Français de l’étranger et de la Francophonie. La région souhaite une expérimentation de trains H2 sur la ligne entre Auxerre et Laroche-Migennes. Elle va acheter à Alstom pour ses lignes régionales trois trains fonctionnant avec cette énergie propre. Un contrat à 51,9 millions d'euros.

mardi 2 mars 2021

L'apport de l'hydrogène dans les îles : un projet piloté par le Femto-ST

Voici un peu d'exotisme avec le projet HyLES (Intégration de l’Hydrogène dans Les résEaux faiblement ou non-interconnectéS), qui vient d’obtenir un financement par l’ANR (Agence Nationale de la Recherche). 

Si on vous en parle, c'est parce que le chef de file est l’Institut FEMTO-ST (Franche-Comté Electronique Mécanique Thermique et Optique – Sciences et Technologies.

Le projet vise à étudier le(s) rôle(s) que peut avoir l’hydrogène pour accompagner une transition vers l’indépendance énergétique et la neutralité carbone pour la production d’électricité et les transports dans les zones faiblement ou non interconnectées. Trois territoires sont visés : la Corse, l’île de La Réunion et la Polynésie Française (dans deux îles). 

Une équipe de chercheurs en sciences humaines et sociales va étudier "le potentiel d’acceptabilité de cette technologie, dans ces trois territoires", explique Nicolas Simoncini, maître de conférences à l’UTBM. Ils vont regarder le contexte géographique, sociologique, culturel ou encore économique. Une étude d’impact sera réalisée pour appréhender les conséquences de l’utilisation de cette technologie sur la vie des gens.

Le projet HyLES va aussi étudier où il est le plus pertinent d’installer l’hydrogène dans les zones résidentielles ou tertiaires, les ports ou à l’échelle des îles entières. Une étude sera menée pour envisager une déclinaison de la technologie sur les transports, pour les bateaux par exemple.